Stephane Manel - "Blow up"

750 €

Dessin original de Stephane Manel

"BLOW UP
Je ne sais plus combien de fois j’ai vu ce film. La première fois ce devait etre a seize ans. Et avant ses images me fascinaient sur des fiches de Mr Cinema. Les photos etaient un peu repeintes et avaient quelque chose de surnaturel. Les yeux et la chemise d’Hemmings etaient presque fluorescents. Mon desir de devenir illustrateur vient en partie de là. Partir d’images arrêtées de films. De stills.
La première vision ne m’a pas déçu. Ce film reliait deja presque tout. Il créait des ponts entre l’Italie et les anglais. Je pensais y croiser Hockney au detour d’un plan. Et puis son histoire de photographe qui semble ne plus rien comprendre à ce qui lui arrive, ne sait plus si sa photo atteste ou non de la verité me plaisait car l’intrigue est floue. Comme la photo qu’il agrandit jusqu’à n’y plus rien comprendre. Doit-il y croire? Lui qui semble superficiel en photographe de mode detaché de tout (le modèle est Bailey mais c’est Cowan qui pretait son atelier et ses photos) se retrouve confronté à encore moins tangible que lui. Et les moments flottent. Une helice apparait et sert d’ellipse au récit. Son ami peintre réalise des tableaux de taches. Verushka defoncée lui dit qu’elle est a Paris dans une soiree a Chelsea,  Des acteurs du living theater jouent un tennis sans balle.
Jane Birkin apparaît avant Gainsbourg avec une autre fille que ce dernier a déjà fait chanter (Gillian Hills, Une Petite Tasse d’Anxieté) et Hemmings après un concert de rock d’ou il repart avec une guitare brisée s’échappe par une ruelle qui sera celle de la pochette de Ziggy Stardust de Bowie. Tout se mélange et se recoupe. Je suis passé dans ces ruelles d’un Londres désert mais je ne suis encore jamais allé dans le parc dont Antonioni avait paraît-il badigeonné de vert la pelouse. Maryon Park. Vers Greenwich. Le script ecrit d’après une nouvelle de Cortazar se passant à Paris n’en garde vraiment que peu de choses.
J’ai realisé des années après que David Hemmings n’est jamais nommé dans le film. Personne ne l’appelle par son prénom. Et pourtant dans le script ils se nomme Thomas. Et n’est ce pas Saint Thomas qui ne croit que ce qu’il voit?"
  • crayons de couleur sur papier
  • format de l'oeuvre 25,5 x 36,5 cm
  • cadre chêne brut - format 30 x 40
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